Série késako : 2 – le Genre

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N ous y voilà : épisode 2 de notre super série sur des notions importantes pour comprendre ce que je trafique ici! Aujourd’hui, une notion FON-DA-MEN-TA-LE : le genre ! C’est absolument la base de toute mon entreprise, la base de ma lutte acharnée contre le sexisme.

Le genre, plusieurs sociologues l’ont défini.

Nous démarrerons donc par cette première définition, d’Ann Oakley, qui pose les bases : « Le mot sexe se réfère aux différences biologiques entre mâles et femelles : à la différence visible entre leurs organes génitaux et à la différence corrélative entre leurs fonctions procréatrices. Le genre, lui, est une question de culture. Il se réfère à la classification sociale en masculin et en féminin. ».

Traduction : quand nous naissons, la société entière nous plaque tout un tas de manières d’être, d’agir et de ressentir en fonction de notre sexe biologique. C’est ce qu’on appelle le genre : masculin et féminin. Celui-ci va changer en fonction de la culture : on n’attendra pas les mêmes choses d’une femme en France qu’en Chine par exemple.

Ainsi, pour schématiser, la société occidentale (la famille, les médias, l’école, les pairs, etc.) va vous catégoriser en fonction de votre sexe :

  1. Si vous avez un pénis : on va vous habiller de bleu, vous bombarder de balles et d’animaux sauvages (qui rappellent la force), et puis on attendra de vous d’être plus tard un homme fort, viril, avec un travail à responsabilités, grâce auquel vous gagnerez beaucoup d’argent et après lequel, pour vous divertir, vous boirez des bières en regardant le foot quand vous n’enchainez pas les conquêtes amoureuses.
  2. Si vous avez un vagin : on va vous habiller en rose, vous bombarder de princesses et de jeux créatifs, et puis on attendra de vous d’être plus tard une femme belle, sensible, qui travaille mais qui n’empiète pas sur les plates-bandes des hommes et puis qui va de toute façon sacrifier sa carrière professionnelle pour faire et élever ses enfants avec dévouement.

Attention, ne voyez pas ici un combat dans mes mots qui diraient « les filles doivent jouer au foot et les garçons mettre du vernis ». Non, ce qui me révolte avec le genre, avec ces catégories, c’est qu’elles IMPOSENT des façons d’être. Or, que la fille veuille jouer à la poupée n’est pas un problème en soi, le problème c’est d’interdire aux garçons de le faire parce que « ce n’est pas fait pour les garçons ». Le problème est dans cette façon de catégoriser et finalement, de passer à côté de la personnalité de chaque enfant comme des plus grands. Le problème est de mettre à mal les envies, les ambitions, les curiosités de chacun parce qu’a priori, cela ne correspond pas à ce que l’on attend d’un homme ou d’une femme.

Et pour compléter cette première définition, je reviens également sur les mots de Joan Scott qui explique dans les années 80 que « Le genre définit un système de signes et de symboles qui inscrivent une relation de pouvoir et de hiérarchie entre les sexes ».

Cette seconde définition est capitale pour saisir une autre dimension du genre : le pouvoir. Parce qu’en attribuant certaines caractéristiques comme la force, l’action, le devoir, la supériorité etc. le genre donne aux hommes le pouvoir d’être supérieurs aux femmes. Il fait de la masculinité le « sexe fort », et justifie les inégalités entre hommes et femmes. C’est ce qui explique le type de discours qui affirme « de toutes façons les femmes sont faites pour être à la maison à élever les enfants, c’est dans leur gènes (ou « naturel », ou  « normal ») ». Dans ce type de réflexion, on insinue que le genre est naturel (alors que non, rappelez-vous, il s’agit de manières d’être etc. imposées par la société).

Et c’est ici qu’on a affaire à un gros problème.

Parce que le genre devient une excuse, un justificatif aux inégalités entre hommes et femmes. Et ce, majoritairement contre les femmes, mais aussi contre les hommes (j’y reviendrai dans quelques semaines).

Et c’est pour toutes ces raisons qu’avec mes articles, je veux laisser le choix. Le choix d’avoir accès à des produits non genrés, défaits de toutes injonctions sexistes. Le choix aux enfants de les laisser rêver à ce qu’ils souhaitent être et devenir, au-delà des schémas préconçus pour eux. Le choix de s’engager pour construire une société plus juste, pour les femmes comme pour les hommes.

Si l’article t’a semblé intéressant, n’hésite pas à le partager :-)

Des bisous !

Série késako : 2 – le Genre
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